Femmes – Médias et Olympisme 2024
L’Arcom (le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique) a réalisé un rapport sur la place des femmes dans les médias audiovisuels et numériques durant les Jeux de Paris 2024.
Les chiffres-clés dans les retransmissions
Sur l’ensemble des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (JOP),
- 37% du volume horaire de retransmission d’épreuves concernait du sport féminin contre
- 56% de sport masculin.
- 7% de sport mixte.
- 42% du volume horaire de retransmission d’épreuves concernait du sport féminin, un taux record.
- Durant les Jeux Paralympiques (JP), il y a eu 22% de sport féminin retransmis. Si ce décrochage par rapport au Jeux Olympiques (JO) peut laisser penser que les femmes lorsqu’elles cumulent les critères de discrimination, sont moins représentées, il s’explique également par la nature des compétitions.
- D’une part, les Jeux Paralympiques sont composés en partie de compétitions mixtes (21% contre 3% des compétitions pendant les Jeux Olympiques).
- D’autre part, la délégation française ne comptait que 35% de femmes, soit moins que la moyenne des nations engagées.
- Enfin, les médias audiovisuels ont favorisé certaines disciplines qui ont suscité beaucoup d’engouement chez le public, comme le cécifoot, pour lesquelles il n’y avait pas d’équipe féminine. (photo finale Cécifoot : France-Argentine samedi 7 septembre au Stade Tour Eiffel)

Les chiffres des reporters
Durant la retransmission des JOP, le temps de parole des commentatrices était très éloigné de la parité.
. 18% en moyenne sur l’échantillon :
. 20% sur les chaînes linéaires de France Télévisions (23% pendant les JO et 14% pendant les JP) et de 12% sur Eurosport 1 (pendant les JO).
Le temps de parole des commentatrices était plus faible sur le sport masculin ou mixte que sur le sport féminin et a diminué de moitié pendant les heures de forte audience. Par ailleurs, les disciplines où les commentatrices avaient un temps de parole plus élevé ne bénéficiaient pas d’un volume de diffusion important.
En revanche, dans les disciplines largement diffusées, comme l’athlétisme, le cyclisme ou la natation, la majorité écrasante du temps de parole des commentaires était masculin.
Du côté du digital
Au-delà, de leur diffusion par les éditeurs, les Jeux de Paris ont été un important
sujet de conversation en ligne, avec
- 869 000 posts relatifs aux athlètes français collectés sur les réseaux sociaux, blogs, forums et sites web.
- 31% des publications mentionnent des athlètes féminines, contre
- 57% pour les athlètes masculins.
- Le découpage thématique des conversations collectées en ligne fait par ailleurs apparaître des différences de traitement notables alors que :
- le commentaire des performances en direct constitue le principal sujet de discussion pour les sportifs,
- les sportives sont principalement visées dans le cadre de débats portant sur des sujets de controverse ou de polémiques, caractérisés dans certains cas par des propos offensants voire potentiellement discriminatoires, pour des motifs sexistes ou en lien avec l’identité de genre notamment.
Les recommandations de l’ARCOM = Une sémantique qui réduit, amenuise, gomme le changement de perception : voici ce que propose Avenir du Sport : un vocabulaire qui correspond à la réalité des genres.
L’ARCOM :
« Se fixer des objectifs de progression chiffrés
➢ Augmenter la part de sport féminin dans les retransmissions
sportives
➢ Accroitre la présence du sport féminin dans les autres genres
de programmes traitant du sport.
❖ Adhérer à la charte pour une plus grande égalité femmes-hommes
dans les rédactions sportives
➢ Respecter les principes établis par l’association Femmes Journalistes
de Sport.
❖ Former et sensibiliser leurs équipes,
➢ Cibler particulièrement les équipes éditoriales
➢ Axer la formation sur l’égalité de genre et la lutte contre les
stéréotypes sexistes dans les médias. »
Avenir du Sport propose une écriture plus juste, un engagement plus fort, et plus adapté à la réalité de progrès plus exigeants :
. Mesurer pour se fixer des objectifs de progression chiffrés :
➢ Augmenter la part des épreuves féminines dans les retransmissions sportives
➢ Accroître la présence des femmes dans les autres genres de programmes traitant du sport.
. Adhérer à la charte des journalistes sportives pour obtenir l’égalité femmes-hommes dans les rédactions sportives. Et s’assurer, par des contrôles réguliers, du respect de l’application des conditions de cette charte.
. Former toutes les équipes du média à toutes les formes de discrimination dont le genre
. Sensibiliser tous les boards des médias
. Accompagner particulièrement les équipes éditoriales sur les notions larges d’inclusion avec un focus sur l’égalité de genre et la lutte contre les stéréotypes sexistes dans les médias.
. Partager le site des expertes où sont répertoriées des femmes ayant une excellente connaissance des arcanes du sport
. Le rapport complet : ICI