Nantes : les Neptunes (hand puis volley) s’effondrent sans … Réalités
Handball
En juillet 2024, le couperet est tombé dans la capitale des Pays de la Loire : la section handball des Neptunes a connu son dernier jour dans l’élite professionnelle de la ligue féminine. Le sponsor principal : l’acteur immobilier Réalités en grande difficultés financières annonce se retirer du projet sportif de haut-niveau. Ce partenaire majoritaire dans le club – contraint par la crise de l’immobilier en France a dû renoncer à continuer de financer la première équipe féminine nantaise du handball. (1)
Le club a pu se reconstituer partiellement sous le nom de Nantes Handball Féminin et a été autorisé à évoluer en D2 par la Fédération Française de Handball et sa ligue féminine. Actuellement l’équipe phare occupe la seconde place de cette compétition.
Volleyball
Presqu’une année plus tard, le scénario se répète – cette fois-ci pour l’équipe féminine phare du volley. En effet, le même sponsor Réalités : acteur immobilier avait abandonné l’équipe de l’élite aussi en 2024. Après une saison extrêmement difficile, le club est obligé de se retirer du circuit professionnel pour un déficit financier non tenable. En effet, le retrait du partenaire à hauteur de 800.000 € et les dettes d’environ 300.000 € amène de façon inexorable la présidente Monique Bernard à envisager de liquider la société Neptunes pour repartir sous la bannière associative. Cela veut dire qu’à nouveau, ce club doit quitter l’élite nationale. A noter qu’en parallèle, la subvention qui existait de la part de la région des Pays de la Loire n’était plus prévue pour 2025-2026. (2)
Notre avis
Les clubs des équipes féminines de l’élite versus les clubs des équipes masculines de haut-niveau ont toujours beaucoup de mal à financer leurs projets tant l’équilibre économique est difficile à trouver entre les différentes composantes :
- Le nombre d’entrées dans les stades ou arenas ou salles de sport
- Les montants des partenariats
- Les droits médias (tv)
- Les subventions locales ou/et régionales
- …..
L’autre modèle – comme la plupart des clubs professionnels de football – qui consiste à créer des équipes féminines – souvent sous une forme de pression des instances nationales – ne donne pas tout à fait de garanties pérennes. En effet, depuis quelques semaines, le football pro masculin, en proie à des remous ponctuels à cause des droits tv non stabilisés, à travers plusieurs clubs de l’élite, a annoncé que des sections féminines étaient à « vendre » ou que leur existence se trouvait en danger.
On voit bien dans les deux grandes options (club à part entière 100% de filles ou section féminine d’un club masculin) que quand même la stabilité, l’assise financière sont du côté des clubs sportifs des hommes (même si on a vu des chutes spectaculaires voire des quasi-disparitions).
C’est tout à fait dans la ligne de l’économie globale en France (et dans bien des pays) sur l’égalité femmes-hommes où le financement des projets portés par et/ou pour des femmes (ex : le secteur de la tech) avec en plus ces chiffres implacables : en 2022, seules 10 % des nouvelles startups ont été créées par des femmes et les entités entièrement féminines n’ont obtenu que 7 % des levées de fonds, fonds accordés par des investisseurs à 85 %… masculins.
Pour trouver finalement des personnes qui regardent de près un projet global sportif dans l’élite (femmes-hommes) peut-être faut-il s’adresser à un homme et une femme qui auraient la même vision sur l’exemple de modernité et de la place égale des femmes à celle des hommes dans la Société ?
Par exemple : Barack et Michelle Obama ?
Les investisseurs des fonds nationaux, internationaux n’ont sans doute pas globalement une vision assez avancée sur le schéma sociétal égalitaire ou au moins équitable sur lequel ils pourraient intervenir et définir.
Ils pourraient dessiner -par leurs moyens et spectre financier- une société paritaire à tous les niveaux donc plus juste en investissant dans des projets sportifs paritaires et égalitaires (de A à Z) avec une stratégie globale innovante. C’est en agissant sur le volet économique qu’ils pourraient avoir une influence sociale majeure donc humaniste.
Avoir en tête la citation de Simone de Beauvoir (années 60)
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.«
Le volet économique est LE sujet pour l’élite des équipes féminines versus les équipes masculines qui impacte, de fait, LE DROIT à la pratique du sport de haut-niveau.